Consultez le Discours inaugural de M. MAGNE

Le 28 Novembre dernier, M. MAGNE, Président du SIEBAG, inaugurait le Réservoir de CANNET. Devant les 200 convives invités, il prononça son discours, retraçant toute l’Histoire du Syndicat et esquissant l’avenir. Nous vous invitons à le découvrir.

Vous pouvez aussi trouver le fil de la journée sur notre site :

https://www.siebag.fr/le-reservoir-de-cannet-est-inaugure/

Inauguration (6)

 

Monsieur le Préfet

Mme la Sous-préfète

M le Président du Conseil Général

M le Conseiller Général Maire de Riscle

Messieurs les Conseillers Généraux

Mesdames et Messieurs les Maires

M le Directeur de l’Agence ADOUR GARONNE

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Au 1er janvier 2010, la  création du SIEBAG, nous a été imposée par des problèmes de qualité sanitaire de l’eau et par des solutions de rationalisation économique et financière.

Mis en place, fin des années 50 / début 60, le réseau d’adduction d’eau était face à de graves problèmes dus à 3 causes:

–          D’abord, une production toujours abondante mais victime de la pollution agro environnementale de ces dernières décennies, notamment par la présence d’un taux très élevé de nitrates. Ainsi les stations de production de Barcelonne, Plaisance, Ju-Belloc et  Beaumarchés n’étaient plus aux normes sanitaires règlementaires.

–           Ensuite, un réseau de distribution vieillissant et vétuste (à plus de 60% dans certains secteurs), d’où la présence de quelques centaines de km de tuyaux en  vielle fonte grise  complètement corrodée, PVC collé et d’amiante ciment.

–          Enfin, un financement extérieur (Etat, Agence de l’eau, Conseil Général) en très nette diminution. L’Etat désengagé depuis 2005 au niveau de la DGE de l’époque, (avec un bémol, pour cette opération et je remercie très sincèrement M le Préfet pour ses deux DETR attribuées pour des raisons de partage d’usages rencontrées au cours de l’été 2012 et  plafonnées à 300 000€), le Conseil Général avec, depuis 2010, une baisse très sensible de ses aides aux SIAEP ou régies Municipales, seule l’Agence de l’eau est pour l’instant fidèle au rendez-vous. Ainsi les subventions pour la production et la distribution d’eau potable  sont passées d’environ 80% dans le début des années 2000 à 37,75% et peut-être à 32,18% pour l’investissement que nous inaugurons aujourd’hui. Compte tenu de la lourdeur financière de ces  investissements, la rigueur dans la gestion devenait donc prioritaire, car comme l’annoncent certains financeurs désormais : « l’eau doit payer l’eau. »

Il était donc urgent, sur la base du Schéma Départemental élaboré par le Conseil Général en 2004, de réfléchir à des solutions de service public basées sur 90% de travaux réalisés en régie (à l’exception bien sûr de réalisations comme la construction de ce réservoir) visant à sauvegarder  la qualité de l’eau et surtout son prix.

Le regroupement élaboré il y a bientôt trois ans fut la réponse rationnelle à ces questions.

Dès 2008, l’étude commandée par le SIAEP de RISCLE au bureau d’étude BOUBEE DUPONT et portant sur l’élaboration « d’un schéma directeur en vue de l’optimisation de la desserte en eau potable pour les 25 prochaines années » nous a permis de constater que les investissements réalisés il y a 12 ans aux puits de TARSAC et de TASQUE, sur la nappe alluviale de l’Adour, permettaient autour d’une production actuelle de 1,2 million de m3/an (avec la possibilité d’atteindre 2,5 millions /an), d’alimenter en quantité et en qualité la totalité de notre territoire composé des SIAEP de Riscle, d’Aignan, de Rivière Basse, de Beaumarchés et des régies municipales de Plaisance et de Barcelonne ; ces structures étant regroupées dans les groupes G et H du Schéma Départemental.

Ainsi en 2009  dans le cadre des difficultés d’approvisionnement rencontrées par le groupe G, le SIAEP de RISCLE, à la demande de l’administration, a été appelé à compléter la production de ce groupe, alimenté par la station de Tasque par une vente d’eau en gros effectuée au SIAEP d’AIGNAN. Cette vente d’eau en gros ayant été refusée par l’Etat, une seule solution s’imposait à nous : la fusion des structures composant les deux groupes afin de répondre aussi à la philosophie du schéma départemental basée sur la mutualisation et sur la rationalisation.

Les discussions relatives à cette fusion, regroupant dans un premier temps, en raison du refus du SIAEP de Beaumarchés. 4 structures et 27 communes ont au cours de l’année 2009 pris 8 mois, ce qui reste relativement court pour une première dans le département et cette fusion  fut possible grâce à la réactivité de l’Etat et, notamment, de M. le Sous-préfet  de l’époque, M BLANCHET, et des services de la Sous-Préfecture, notamment Mme GUARDINI, que je tiens ici à remercier tout particulièrement.

Sans eux, cette aventure n’aurait pas été aussi rondement menée; elle a cependant pris corps lors d’une réunion tenue à AIGNAN en août 2008 en la présence des Maires et membres des conseils municipaux de 27 communes concernées. Au cours de cette réunion, sur la base d’un diaporama, reprenant le bilan consolidé des 3 derniers Comptes Administratifs des 5 structures concernées, j’ai personnellement présenté l’étude financière relative à ce regroupement.

Réservoir Cannet

L’investissement que nous inaugurons aujourd’hui avait été chiffré à 4,5 millions € et il projetait de respecter les paramètres financiers assurant l’assise structurelle du futur syndicat au niveau des fonds propres et de la capacité d’autofinancement, afin de maintenir le prix de l’eau à son niveau de l’époque. A ce jour, grâce à une gestion rigoureuse, ces prévisions sont intégralement respectées : grâce au travail réalisé en régie et représentant la pose de 34 Km de canalisations en fonte de diamètre 200 et 300 le coût total de cet investissement comprenant la construction de ce réservoir d’une capacité de 1500 m3 et les liaisons CANNET-RISCLE, CANNET-TASQUE et CANNET-VIELLA  est de 4 143 652 € subventionné normalement à hauteur de 1,5 million € soit 37%, mais, grâce à un autofinancement de 850 000€,  le financement  bancaire a pu être limité à  1,7 millions €. Ainsi l’engagement pris à AIGNAN en 2008 a été respecté au niveau de la préservation des fonds propres et de capacité d’autofinancement assurant  un prix de l’eau maintenu depuis 2008, malgré à cette date une baisse sensible du prix de l’abonnement.

Les bases de la fusion était posées, et, en 2009, à l’unanimité, les 27 conseils municipaux ont voté sur cette question précise : « Etes-vous d’accord pour accepter la production et la distribution d’eau potable en régie et la sécurisation avec l’eau de Pyrénées via le château d’eau de viella, sans adhésion à TRIGONE ». Il n’y avait pas de redondance  dans cette question, mais sa précision enlevait toute ambigüité et donnait une solution économique à une équation insoluble autrement, à savoir : comment entretenir et rénover nos 900 kms de canalisation, vétustes et fuyards avec un rendement financier inférieur à 65%  sans la maîtrise totale de la production ?

C’est la maîtrise de la production établie à 18 centimes €/m3 qui nous permet aujourd’hui d’équilibrer nos comptes et de bâtir le service public pour les générations de demain.

Après les 27 communes de départ, en 2012 et 2013 les communes du SIAEP de LANNE SOUBIRAN et la commune de PERCHEDE sont, sur ces bases, venues nous rejoindre portant à 7500 abonnés et à 36 le nombre de communes adhérentes au SIEBAG. Notre objectif n’est pas de grossir, mais de développer dans l’intérêt des abonnés et de nos personnels  un service  de qualité, de proximité respectant l’éthique du service public.

Aussi lorsqu’au cours de l’été 2012 des conditions climatiques exceptionnelles ont causé des problèmes de pompage au puits de TARSAC entrainant des arrêtés préfectoraux relatifs à l’irrigation des cultures et notamment du maïs, la réunion du 1er octobre 2012 organisée par M  le Préfet avec notamment la participation des Présidents de la Chambre d’Agriculture, de la FDSEA, du SIEBAG, a permis d’avancer des solutions concrètes partagées par tous, portant sur les infrastructures et  la règlementation. Face à une telle situation la prise en compte simultanée des besoins pour la salubrité publique et pour l’irrigation a pu être trouvée au niveau des infrastructures que devait réaliser le SIEBAG avec le respect des échéances au 1er juillet 2013 pour la construction de ce réservoir et de ses liaisons mettant en synergie les puits de TASQUE et de TARSAC, au 1er juillet 2014 pour l’interconnexion avec le château d’eau de VIELLA. Sur la réglementation, il a été décidé d’engager sans tarder la révision des règlements d’eau portant sur le fonctionnement des canaux de dérivation et sur les débits minimum à restituer à l’Adour. Cet accord équilibré a été, dans le cadre de la réunion du 1er octobre 2012, immédiatement accepté par le SIEBAG avec en contrepartie  une aide financière au niveau de l’octroi de 2 DETR.

Nous avons pu accepter immédiatement parce que notre dossier était techniquement prêt. Mais, dans cette période difficile pour la recherche des financements bancaires, nous étions dans l’attente d’une réponse de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) pour l’obtention d’un taux d’intérêt intéressant. Malgré l’éligibilité de notre dossier et les efforts du Crédit Agricole, notre interface avec  la BEI, cette dernière restait muette et ne permettait pas au dossier d’avancer. Malgré ces difficultés et la persévérance du Crédit agricole, le dossier a été enfin débloqué pour permettre le financement de cet investissement à un taux d’intérêt convenable compte tenu des difficultés de la période. Je voudrais, dans cette affaire, remercier Mme MOUTON, responsable des entreprises au Crédit Agricole pour que cet investissement  trouve une issue financière la plus favorable possible.

Voilà pour les considérations qui ont présidé à la constitution du SIEBAG et à la réalisation de cet outil.

Je voudrais pour terminer remercier ceux qui ont contribué très directement à sa construction :

–          Le bureau d’études BOUBEE DUPONT de SEMEAC et principalement Mme BOUBEE et ses collaborateurs pour sa grande compétence dans ses études d’une très grande fiabilité scientifique et technique, tant au niveau du schéma directeur commandé en 2008 et base de notre fusion, qu’au niveau de la maîtrise d’œuvre dans la réalisation de ce réservoir, tête de pont de toute notre distribution.

–          Le cabinet TARTAS, architecte à TOUJOUSE, proche du HOUGA, pour l’intégration paysagère de cet ouvrage dans ce paysage viticole.

Dans le plus grand respect des procédures de marchés public et des règles de la concurrence, nous sommes heureux de n’avoir fait travailler que des entreprises locales :

–          L’entreprise TOUJA, à VALENCE SUR BAÏSE, pour le génie civil

–          L’entreprise BAYOL, à TARBES, pour les travaux de terrassement et aménagements

–          L’entreprise HES, à GIMONT, pour les équipements hydrauliques et électriques aidée en raison des délais contraints par l’entreprise FELINOX à LELIN LAPUJOLLE

–          L’entreprise SOCOTEC pour les contrôles techniques, coordonnateur sécurité

–          L’entreprise HYDROGEOTECHNIQUE pour l’étude de sol.

–          L’entreprise FREYSSINET pour le contrôle de l’étanchéité des cuves

–          Enfin la société SAINT GOBAIN PONT A MOUSSON n’est pas à proprement parler une entreprise locale mais un des rares fabricants français de tuyaux de fonte et des pièces y afférent.

Merci à toutes ces entreprises pour leur professionnalisme, la qualité de leur travail et le respect des délais qui étaient relativement contraints. Il fallait respecter l’engagement du 1er juillet 2013.

Merci à nos financeurs pour un total de 1,5 million € soit 35% de la dépense totale:

–          M le Préfet pour la DETR

–          M le Président pour les aides du Conseil Général

–          M le Directeur pour les aides de l’agence ADOUR-GARONNE.

Enfin, un grand merci au personnel du SIEBAG, soit 20 personnes. Regrouper en 2010 la totalité des personnels des anciennes structures, avec déplacement géographique  d’AIGNAN, de PLAISANCE, de PRECHAC vers un service commun à RISCLE, n’était pas chose facile. Pourtant, la cohésion du service, avec également de nouvelles embauches, a rendu possible l’adaptation à la nouvelle organisation du travail et aux nouvelles conditions de travail. Ainsi, autour de l’administration générale et comptable, nous avons créé une comptabilité analytique permettant de contrôler, comme dans une entreprise classique, tous les coûts de production ; nous avons mis en place un service de  rédaction des actes administratifs permettant de publier les servitudes de passage de canalisations : c’est 300 actes avec leur publicité foncière qui sont actuellement concernés. Enfin, le travail en régie, sous l’autorité directe d’Eric GLEYZE, Ingénieur territorial, permet au SIEBAG d’être à la fois maitre d’ouvrage et maître d’œuvre pour tous les travaux de pose de canalisations et interventions diverses. C’est de la régie totale.

Sous l’autorité de Christian CUVELLIER, Directeur, personnel administratif et personnel de terrain ont un rôle complémentaire. Rendre hommage aujourd’hui à toute cette équipe, c’est lui reconnaître son implication majeure dans la réussite de notre syndicat et dans sa pérennité. Merci à l’ensemble du personnel.

Merci également à René CASTET, Maire de CANNET,  pour nous avoir aidé dans la recherche de ce site qui domine ses vignes, idéalement placé pour desservir en gravitaire une grande partie de notre territoire et pour l’interconnexion avec le château d’eau de VIELLA ; Merci à Mme HARTMANN d’avoir très facilement consenti à nous le vendre.

Ainsi, la construction de cet outil doit permettre, de manière pérenne, d’assurer l’approvisionnement de tout un territoire dans des conditions exemplaires de respect de l’eau, de sa qualité et de son prix.

La nouvelle ressource issue de l’eau des Pyrénées fera du SIEBAG le seul syndicat du Gers à être sécurisé qualitativement et quantitativement par deux  approvisionnements différents : l’approvisionnement historique en provenance de la nappe alluviale de l’Adour, fragile qualitativement en raison des risques de pollution et  l’approvisionnement nouveau en provenance des Pyrénées (AYGE BLANQUE, AYGUE NEGRE, nappe infra molassique à LESPIELLE pompée à 800 m de profondeur). Les besoins actuels du SIEBAG prélevés sur la nappe alluviale de l’Adour sont de 4000 m3 / jour. La potentialité quantitative actuellement offerte par l’eau des Pyrénées sur la base de la convention signée avec le syndicat de Pau NE est de 4000 m3 / jour soit 8 000 m3 /jour. Ce doublement de la  production permettra d’assurer sur du très long terme l’approvisionnement de notre territoire mais également de rentabiliser l’investissement réalisé en 2008 par le Conseil Général du GERS (1,2 M €) pour amener l’eau des Pyrénées à Viella et permettre ainsi par une mutualisation de la ressource, une sécurisation  allant au-delà des frontières de notre territoire.

Ouvrir un robinet est devenu un geste machinal. N’oublions pas qu’il y a un demi-siècle, dans nos campagnes, les robinets n’existaient pas ! Aujourd’hui, d’autres contraintes, environnementales et financières, s’imposent à nous et nous rappellent que l’eau potable reste un bien précieux et rare que la nature nous a légué, mais qu’il nous faut économiser et protéger par des comportements individuels et collectifs respectueux de la ressource.

Je vous remercie.

Bernard MAGNE